LEZ'ARTS DU CIRQUE


Cette expérience est née de la volonté conjointe de deux services, le SESSAD (Service d'éducation spéciale et de soins à domicile) de l’EPSII (Établissement Public de Soins d'Insertion et d'Intégraiton) et le Service ambulatoire du DITEP (Dispositif Institut Thérapeutique, Éducatif et Pédagogique) de gascogne de mener une activité culturelle conjointe, convaincus de l’enrichissement mutuel que pouvaient représenter le croisement des regards et le partage.

Depuis bientôt 3 ans nous nous retrouvons tous les jeudis sous le chapiteau de l’Association Française de Cirque Adapté à Aire sur l’Adour avec un groupe mixte et vertical, c’est un choix, accompagnés de deux éducateurs de l’EPSII, d’une éducatrice et d’une psychomotricienne du DITEP. et de l’animateur de l’AFCA (Association Française de Cirque Adapté).

Ces séances ritualisées commencent par un temps d’éveil corporel ludique, préalable à des exercices de groupe puis individuels, des phases imposées ou plus libres sur les agrès de prédilections de chacun. Chaque séance se clôture par un temps d’expression, l’occasion pour chacun de partager ses ressentis sur la séance et ses envies pour la prochaine.

L’intérêt d’une telle médiation et la richesse de la mutualisation étaient des postulats de départ. Un peu plus de deux ans plus tard nous restons convaincus de cela, l’expérience n’a fait que conforter nos perspectives. Au travers de cette médiation différents points sont mis au travail :
- les habiletés motrices, avec notamment un renforcement du schéma corporel et une meilleure organisation spatio-temporelle ;
- les relations interpersonnelles (comment faire groupe, adopter une posture d’acteur ou de spectateur, interagir dans les propositions, être et faire ensembles…) ;
- les compétences cognitives (mémorisation, conceptualisation, décalage de perceptions entre l’escompté et le rendu visuel…),
- l’assise narcissique : à travers le dépassement de soi inhérent aux exercices, l’observation des progrès, l’exposition devant les pairs, les adultes présents, puis lors du spectacle ;
- la construction identitaire : perception et expression des émotions à travers des exercices de clownerie, des phases plus théâtralisées, mais aussi des échanges ritualisés chaque fin de séance, prise de conscience de ses possibilités et de ses capacités d’évolutions.

L’intérêt d’une telle médiation et la richesse de la mutualisation étaient des postulats de départ. Un peu plus de deux ans plus tard nous restons convaincus de cela, l’expérience n’a fait que conforter nos perspectives.

La première année s’est soldée par une représentation devant un public sélectionné par les enfants : parents, fratrie, camarades. Ce spectacle a également été filmé par l’atelier Vidéo du DITEP, ceci dans la poursuite de nos souhaits d’ouverture, de partages, de valorisation. Ce temps a été important pour les enfants et ils en parlent avec fierté deux ans plus tard.

La crise sanitaire est venue entraver nos perspectives de spectacle pour la seconde année. Grâce à une mobilisation de tous pendant le confinement et aux propositions hebdomadaires d’activités qui nous étaient retournées sous forme de dessins, de vidéos, de photos, nous avons pu à distance continuer à faire exister cet espace. Lors du déconfinement nous nous sommes retrouvés en extérieur et avons symboliquement décidé d’utiliser toute cette matière pour créer un montage vidéo retraçant cette année singulière d’atelier Cirque.

La troisième année est en cours, après des débuts à nouveau entravés par la situation sanitaire nous avons espoir d’aller jusqu’à la représentation… à condition qu’en juin celles-ci soient autorisées.
Les dynamiques inter-partenariales et pluridisciplinaires de cet atelier, mais aussi la médiation Cirque, sont soulignés comme efficients et pertinents. Ils permettent un croisement des regards sur les jeunes, un travail sur la différence. A cet effet des points d’étape sont organisés chaque trimestre pour affiner les objectifs individuels et collectifs, questionner et adapter nos interventions, convenir de stratégies concourant à un accompagnement adapté pour chacun.

Il est à noter que ce projet est financé en partie par l’ARS, dans le cadre des appels à projets Culture et Santé. Convaincus de l’intérêt de cette expérience nous ne souhaitons qu’une chose :
QUE LE SPECTACLE CONTINUE !